Chantal Bacha
[Parole de skipper] Quand l'homme prend le mer...
... POUR UNE BONNE CAUSE ! Encore récemment Chief Transformation Officer de l’IT du Groupe AXA, Erik Nigon va courir cette année sa 10ème course transatlantique avec la Transat Jacques Vabre et il prépare le Vendée Globe 2020 sur son IMOCA, engagé « vers un monde sans sida ».
Erik marie ainsi depuis 15 ans sa carrière de cadre dirigeant avec sa passion de la course au large et au service d’une grande cause de santé. Cet assemblage lui permet de mettre en parallèle les grands thèmes de l’entreprise et la gestion de grands projets et de belles aventures en haute mer.
Nous lui avons demandé ce que lui apportait sa passion et ce qu’il pouvait en tirer comme bénéfices dans le cadre de la relation clients…
« Mon expérience de la course au large a été une grande inspiration pour l’exercice de ma profession chez AXA, les parallèles sont infinis et au-delà des valeurs de courage ou d’esprit d’équipe pour n’en piocher que deux, il est facile de tirer le trait sur des processus ou des relations plus complexes qui marient la technologie et l’humain. Cela a nourri ma réflexion sur les objectifs et la manière de mener des grandes Transformations.
La relation avec les clients s’inscrit dans un parcours qui doit être maîtrisé mais laissant place à une grande part de spécificité, de réactivité, d’innovation, de flexibilité, de rapports humains… Ce parcours doit être piloté, anticipé dans le but d’atteindre une cible fixée, mais une partie de la manière d’y arriver reste libre et adaptable en fonction des aléas de l’écosystème.
En vous exposant cela je me sens en plein dans mon élément de coureur au large et dans la préparation de la Transat Jacques Vabre 2019…
La cible est simple : arriver à Salvador de Bahia le plus vite possible, sans dégâts physiques et avec un minimum de casse technique. Autrement dit vous avez votre demande Client et donc votre objectif, et c’est là que le parcours commence…
Nous sommes quelques semaines avant le départ de la course et la phase de préparation est de loin la plus importante. Il faut réviser chaque partie du bateau, changer tout ce qui ne parait pas en état de faire un aller-retour entre la France et le Brésil, optimiser la performance, organiser la logistique, passer les contrôles de sécurité sachant que la dead line ne bougera pas, le départ c’est le Dimanche 27 Octobre et pas question de le rater…
J’espère que vous avec un bon CRM !
Et il faut également que l’équipage soit prêt : entrainement physique, préparation des routes possibles pour rallier le Havre à Salvador, … Les équipes doivent être en forme et formées !
Si toute la partie amont a bien été gérée, il n’y a plus qu’à profiter de la course, par contre pas d’assistance extérieure et donc c’est à l’équipage de gérer la suite en totale autonomie ! Les premiers jours sont toujours compliqués car le départ des cotes françaises se fait à l’automne quand les premières grosses dépressions traversent l’atlantique (pour éviter que nous rencontrions les cyclones tropicaux qui finissent généralement en Octobre). Il faut donc gérer le gros temps et ménager le matériel. Il y a souvent un peu de réparations à faire à cette période. C’est aussi le moment de choisir quelle sera la meilleure route à suivre en fonction de la météo et de l’ajuster chaque demi-journée en fonction des bulletins (fichiers GRIB) reçus par nos connexion satellites. Il est fondamental de rester en phase et en anticipation avec notre écosystème. Le système d’information doit être au top !
Je vous laisse faire le parallèle avec le parcours de vos clients…
C’est là aussi que l’on peut se montrer digne de la confiance que nos partenaires ont mise en nous mais également que l’on peut vérifier la confiance mise en nos préparateurs, car si les navigants (généralement nous courons en solitaire ou a deux) participent à la préparation, ils ne peuvent pas tout contrôler… et c’est notre vie que nous leur confions.
Après les premiers jours sportifs, la course rentre dans sa phase de performance, d’observation de la concurrence, d’options météo, … nous réglons les voiles en permanence, et parons aux incidents et erreurs inévitables quand on veut pousser au maximum nos bolides de carbone…
La ligne d’arrivée donne le résultat et le podium sera conservé dans les livres, mais ce que tous retiendront c’est le parcours, les carnets de bords écrits et publiés chaque jour avec leur lot d’émotions et d’humeurs, la capacité à tirer le meilleur parti d’un écosystème changeant et parfois très difficile, la réaction et le comportement des femmes et des hommes qui à bord et à terre auront fait de cette course une aventure humaine mémorable que l’on aura envie de revivre au plus vite ! »
Pour contacter Erik:
– erik.nigon@gmx.fr
– +33 (0)6 11 99 28 44